Bonjour tout le monde !

Aujourd’hui, je voulais vous parler d’un sujet qui concerne beaucoup d’entre nous, mais surtout les filles dans les faits : le choix de la contraception.

Au début de ma première relation sérieuse, je ne me suis pas posée de question, j’ai fait comme la majorité, et j’ai pris rendez-vous chez une gynéco pour me faire prescrire la pilule.

Je profite d’ailleurs de cet article pour évoquer un autre sujet important et qui est lié au premier : les violences médicales bien trop souvent vécues par les femmes, surtout en gynécologie.

Le rendez-vous 

Fin 2008, j’ai tout juste 20 ans, je suis timide, pudique et à peine au début de ma vie sexuelle. Et pour ne rien arranger, ce jour là, j’ai mes règles. 

La gynécologue me reçoit. Je lui explique ma situation. Je ne me souviens pas des détails, seulement de sa froideur. Avant de me prescrire la pilule, elle veut m’examiner. Je lui demande si il le faut absolument, pas du tout à l’aise avec l’idée de me mettre nue devant elle, surtout à cette période de mon cycle… Elle me répond très sèchement qu’elle en a vu d’autres, que je n’ai pas à faire ma chochotte et de me déshabiller. S’ensuit un examen réalisé sans aucune douceur, et la prescription d’une pilule non remboursable (environ 40€ les 3 mois), son point de vue étant que c’était plus responsabilisant pour moi si j’avais à assumer la charge financière de ma contraception, et puis que celle là était bien parce qu’elle « ne faisait pas grossir » (ce qui était d’ailleurs faux, et la pilule en question comportait pas mal de risques…). 

Quels sont les problèmes de cette situation ?

1- Pour prescrire la pilule à une femme en bonne santé, un examen gynécologique  n’est pas nécessaire. Et ce d’autant plus qu’avant 25 ans toucher vaginal et frottis sont inutiles, sauf problème de santé avéré nécessitant examination.

2- Ça devrait être évident, mais face à un médecin on a tendance à s’écraser, parce qu’il est médecin et « qu’il sait ce qu’il fait » : votre consentement est nécessaire pour tout acte médical. C’est VOTRE corps, rien n’est obligatoire, un médecin n’a pas à vous forcer.

3- Imposer ce genre d’examen intime sans aucune douceur à une femme jeune et quasi sans expérience est le meilleur moyen de la traumatiser. Combien de témoignages ai-je lus depuis de femmes qui n’osent plus prendre rendez-vous chez un(e) gynécologue suite à des expériences de ce type !

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Mon expérience avec la pilule

Elle portait le joli nom de « Jasmine », elle avait l’air sympa comme ça, elle était là pour me rendre service après tout… et au lieu de ça, elle m’a gâché la vie.

Je suis quelqu’un qui a toujours eu beaucoup de libido. Quand j’entends des clichés sur les mecs qui ont des « besoins », et « les filles c’est pas pareil », je trouve ça totalement stupide et faux.

Mais après quelques mois de pilule, petit à petit, mon désir diminuait. J’ai cherché toutes les excuses du monde, j’ai pensé à mon travail prenant, à ma fatigue, je flippais parce que je devais me « forcer » à avoir envie, je ne comprenais pas où ma libido était passée.

Et puis un jour, je ne sais plus comment, dans les débuts du scandale sur les pilules de 3ème génération dont la mienne faisait partie, j’ai découvert que la pilule pouvait causer des baisses de libido, et par la même occasion l’existence de Martin Winckler, un médecin et écrivain passionnant, dont le site consacré en grande partie à la gynécologie contient des tonnes d’informations utiles !

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M. Winckler (photo:les vendredisintellos.wordpress.com) 

Dès lors, après avoir dévoré les articles de ce site toute une après-midi (oui, je suis un peu obsessionnelle comme fille), j’ai décidé qu’il fallait que je trouve une gynéco assez ouverte d’esprit pour me poser un DIU au cuivre (DIU = dispositif intra-utérin, parfois improprement appelé « stérilet »), qui a une simple action spermicide, donc sans les effets secondaires que peuvent causer les contraceptions hormonales.
Toujours un peu bloquée par ce rendez-vous de mes 20 ans, j’ai repoussé pendant pas mal de temps, demandé entre temps à un généraliste si il pouvait me prescrire une autre pilule. Rapidement après le changement, s’est ajouté à une absence de libido si possible encore pire qu’avec Jasmine des maux de tête. Une troisième et dernière pilule me provoquant aussi maux de tête ET nausées/maux de ventre, j’ai enfin pris mon courage à 2 mains :
FINI les contraceptions hormonales !

A ce moment là, j’ai eu la chance d’apprendre par une connaissance une information capitale que trop peu de femmes connaissent : depuis quelques années, les sages-femmes ont l’autorisation d’assurer le suivi gynécologique de base et la prescription de contraception aux femmes en bonne santé.

C’est intéressant à pas mal de points de vue :
– par comparaison d’expérience et autres témoignages, j’ai l’impression qu’elles sont souvent plus humaines et chaleureuses que pas mal de gynéco, moins brutales aussi.
– plus récemment formées, leurs connaissances en matière de contraception & co sont donc plus actualisées (certains gynéco de la vieille école ont pas mal de clichés en tête, et refusent par exemple de poser des DIU à des femmes n’ayant jamais eu d’enfants, mesure totalement injustifiée et dépassée).
– la consultation coûte beaucoup moins cher (23€), car il n’y a pas de dépassement d’honoraires, et elle est remboursée à 70%.
– les délais pour obtenir un rendez-vous sont fréquemment plus courts.

Dans le prochain article, je vous parlerai donc de ma pose de DIU chez une sage-femme, et du bilan que j’en fais 3 ans après.

Merci de m’avoir lue, et n’hésitez pas à témoigner de vos expériences en matière de contraception et gynéco dans les commentaires, ça m’intéresse !

Et si vous voulez en savoir plus sur tous ces sujets, vous pouvez visiter le site de Martin Winckler et aussi sa chaîne youtube.

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18 thoughts on “Pourquoi j’ai arrêté la pilule ”

  1. Je rencontre pas mal de problèmes similaires au tiens, sachant que je prend la pilule depuis que j’ai 15 ans j’ai le sentiment que cela ne me correspond plus du tout… Mais j’ai entendu beaucoup d’effets secondaires pénibles dues à la pose d’un stérilet..? je suis donc perplexe, j’aimerai bien connaître ton point de vue la dessus. 🙂 Merci en tout cas pour ton article ! ^^

    1. ça y est, mon article sur le stérilet est paru ! J’espère que tu y trouveras la réponse à tes questions 🙂
      Et merci pour ton commentaire ! 🙂

  2. Très intéressant cet article ! En effet on n’y pense pas assez, mais le corps médical (et paramédical) peut être violent envers les femmes. Je me souviens encore du malaise atroce, teinté de jugement, à la pharmacie en demandant une pilule du lendemain…

    Comme toi, je procrastine pour me faire poser un DIU mais j’ai arrêté la pilule (Varnoline) depuis bien longtemps. Et quand je vois que ce moyen de contraception prétendu inoffensif m’a provoqué à son arrêt une période de plus de 7 mois sans avoir de règles, j’émets de sérieux doutes sur le sujet.

  3. Merci pour cet article, j’ai hâte de lire celui sur le DIU car j’aimerai y passer aussi .. J’entends de plus en plus que la pilule n’est pas terrible terrible alors j’aimerai l’arreter au plus vite ^^
    Bonne soirée !

  4. Je ne suis pas totalement d’accord avec ton article, tu vas faire plus peur qu’autre choses aux jeunes filles qui peuvent lire ton article. Je ne pense pas qu’il faille rejeter la faute entière sur la pilule et aussi envisager que ton corps faisait lui un rejet. C’est bien connu que la pilule n’est pas très saine pour le corps humain, mais c’est souvent le moyen le plus simple au début de la contraception.
    Je prend moi-même la pilule depuis 3 ans, et je n’ai aucuns problèmes par rapport a celle-ci. Tout dépend de chacun, c’est comme tout autres médicaments. 🙂

    1. Merci pour ton retour.
      Je ne fais que partager une expérience personnelle, mais en l’occurence tous les commentaires ou presque sont de femmes qui ont vécu la même chose, et je suis aussi loin d’être la seule blogueuse à témoigner sur ce sujet, donc il ne s’agit pas juste de mon corps mais bien d’un problème plus large. Il semblerait que les femmes qui n’ont pas de problème soient plus l’exception que la règle, en matière de pilule…
      Mon but n’est vraiment pas de faire peur, mais d’informer, comme j’aurais aimé moi-même être informée à 20 ans.
      Et je ne suis pas tout à fait d’accord pour le côté « moyen le plus simple ». C’est quand même assez contraignant, du fait de la prise quotidienne, et d’ailleurs chez les jeunes (et pas seulement) les oublis (et les échecs de pilule qui aboutissent à une grossesse non voulue) sont nombreux.

  5. Voici mon avis sur le sujet : j’ai pris la pilule de 15 à 30 ans sans problème aucun.
    A 30 ans je décide d’avoir un enfant j’arrête donc la pilule et là je me rends compte au combien je me sens bien (je précise que je suis tombée enceinte 3 semaines après arrêt de la pilule pour rassurer celles qui pensent que « ça » met du temps avant de se remettre en route) Quand je dis que je me sens bien, c’est plus épanouie, moins stressée, moins à fleur de peau, plus cette sensation de boule à la gorge pour des broutilles, je relativise mieux… etc et niveau sexuel une meilleure libido mais aussi une meilleure lubrification. Je me dis que c’est surement dû aux hormones de grossesse donc j’attends de voir l’après grossesse. Je décide de faire poser un DIU en cuivre car je ne veux plus ingérer d’hormones !), la pose se passe parfaitement bien, bien que le prix de la consultation soit un peu cher (90 euro) mais mon gyneco est exceptionnellement doux et attentionné et surtout il est canon. Avec un DIU en cuivre les règles sont plus abondantes alors il faut faire attention si on a des tendances anémiques, il faut consommer beaucoup de fer. Quelques mois plus tard nous décidons d’avoir un deuxième enfant, j’enlève le DIU, je tombe enceinte une semaine après la dépose (décidément c’est rapide !), sitôt mon deuxième bébé né (deux mois après la naissance) je remet un DIU et je suis heureuse, épanouie et bien dans mon corps et dans ma tête. CQFD. Amicalement. Fabienne

    1. Ce n’est pas la première fois que je lis un témoignage comme le tien où l’arrêt de la pilule permet de réaliser l’effet qu’avait celle-ci sans même qu’on le réalise… ça m’attriste pour toutes ces ados à qui on la prescrit avant même d’être actives sexuellement, et qui vont rencontrer des difficultés sexuelles par la suite qu’elles risquent de s’attribuer…
      Merci pour ton témoignage ! 🙂

  6. Pour moi, la pilule reste un médicament avant tout et selon chaque organisme, tout le monde ne peut pas la supporter. C’est pour ça qu’il existe d’autres moyens de contraception et c’est bien que tu sois en train de trouver ce qui te correspond.
    Bisous à toi et à plus sur nos blogs respectifs!

    1. Oui, et du coup je trouve dommage qu’une femme en bonne santé ait besoin de prendre (presque) toute sa vie un médicament, surtout un qui peut avoir autant d’effets secondaires…
      Après, il y a des méthodes encore plus naturelles que le DIU, mais pour le coup j’ai pas le courage de m’y mettre, trop contraignant pour moi et ma flemmardise ^^’

  7. Merci pour cet article ! Comme toi et beaucoup de femmes j’ai eu une expérience difficile avec une gynéco à 21 ans et n’y suis jamais retournée ! A 27 ans je suis allée voir une sage femme et ça a été tellement différent et plus humain. Aujourd’hui j’ai un DIU cuivre depuis un mois. J’ai arrêté la pilule il y a six mois et mon corps ne sait toujours pas se débrouiller tout seul pour mon cycle, mais ma sage femme m’a dit que c’était assez courant malheureusement, et maintenant je sais que je suis bien suivie !

  8. J’ai pris la pilule pendant 6 ou 7 ans. Mais ce n’est vraiment pas fait pour moi. Prendre ce cachet TOUT les jours à heure fixe, le cauchemar pour moi.
    J’en avais parlé à mon premier gynéco qui m’a regardé et demandé sèchement « Vous vous brossez les dents tout les soirs? -Oui. -Ba la pilule c’est pareil! » Et bim il me redonne une ordonnance pour la pilule alors que pendant la consultation je lui demandais de changer de contraceptif.
    Finalement en déménageant et donc changeant de gynéco, je suis tombée sur une gynéco qui avait l’air de la vieille école mais très douce et très ouverte! 🙂

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