Bien qu’on entende de plus en plus parler de « body positive », de bienveillance et d’amour de soi, la minceur est souvent survalorisée et le surpoids et l’obésité peuvent être particulièrement difficiles à vivre : magazines féminins culpabilisants, médecins jugeants, employeurs discriminants, regard des autres, pression familiale, etc

Souvent, cela pousse à se lancer dans des régimes divers et variés, dont l’effet est bien souvent le même : perte de poids rapide puis reprise, nouveau régime, etc. Ce cercle infernal entraîne souvent au final un poids encore plus élevé qu’au départ, une image de soi dégradée et une difficulté de plus en plus importante à perdre des kilos bien installés.

 

 

Premier point avant de commencer cet article : perdre du poids n’est pas une fin en soi. Tu peux potentiellement être plus heureuse, te sentir plus en confiance et à l’aise avec ton corps en étant plus mince. Mais c’est très loin d’être toujours le cas. Si tu es en souffrance, si tu te juges, si tu n’as pas confiance en toi, si tu ne t’aimes pas, alors le travail principal ce n’est pas de perdre du poids mais plutôt d’apprendre à t’aimer et à être plus bienveillante et patiente envers toi-même. Tu peux bien évidemment être aidée dans ce travail par l’accompagnement d’un(e) thérapeute bienveillant(e) qui t’accompagnera sur ce chemin.

 

 

La prise de poids ce n’est pas qu’une question de calories

 

L’idée de base c’est qu’on a une dépense énergétique journalière (métabolisme de base, variable selon âge, sexe, etc, + activité physique) et que l’on doit ajuster ses apports alimentaires à cette dépense énergétique. Si on dépasse les apports caloriques nécessaires, on prend du poids. Si on les respecte, on garde un poids stable. Si on est en dessous, on perd.
Le problème c’est que ces chiffres sont trop simplistes tels quels car ils ne peuvent être qu’une estimation. En effet, de nombreux facteurs influent le métabolisme et donc la prise ou perte de poids (sans parler du fait que compter des calories c’est casse-c******* et contre intuitif).

Quels sont ces facteurs ?

  • les perturbations hormonales : perturbateurs endocriniens, hypothyroïdie, SOPK et autres troubles hormonaux, « dette » de sommeil (entraîne une mauvaise régulation de l’appétit), stress chronique (entraîne un excès de cortisol) perturbent le fonctionnement normal du métabolisme et peuvent te faire grossir ou rendre plus difficile une perte de poids ;
  • la génétique. A poids, âge et sexe égal, nous n’avons en réalité pas tous le même métabolisme donc les chiffres que l’on peut calculer ne sont que théoriques ;
  • le poids émotionnel : « porter un poids », se créer inconsciemment une armure de protection, chercher à s’invisibiliser ou au contraire à être remarqué… Parfois le corps porte et exprime ce que le mental n’exprime pas.
    Je l’ai moi-même vécu en quittant une relation il y a quelques années : je me suis sentie « libérée d’un poids ». Moins de 2 mois plus tard, mon surpoids inexpliqué (8kgs) avait disparu comme il était venu ! Et pourtant, je me suis bien fait plaisir au niveau alimentaire à cette période 🙂
  • la sous-nutrition : lorsque tu consommes trop peu de calories sur le long terme, ton métabolisme ralentit (le corps brûle moins de calories et stocke plus d’énergie) ;
  • la qualité du microbiote : elle impacte de diverses façons la prise de poids, la qualité de la digestion et de l’assimilation.

Et puis compter ses calories n’inclut pas une notion essentielle : la qualité de ton alimentation. Si tu calcule tes apports mais que tu ne manges que de la junk food, tu vas peut-être perdre du poids quand même, mais ta santé risque de sacrément en pâtir (carences, « foie gras », troubles hormonaux, etc).

 

 

Les régimes restrictifs font grossir

 

Si l’impact à court terme des régimes très restrictifs est souvent efficace (perte de poids rapide), la perte est en général suivie d’une reprise du poids perdu. En effet, à la suite d’une perte de poids due à un régime restrictif, la sensation de faim a tendance à augmenter et le corps favorise le stockage de l’énergie.

De nombreuses hormones voient leur fonctionnement perturbé. On constate entre autres une augmentation de la ghreline (qui augmente l’appétit) et une réduction de la leptine (qui favorise la satiété).

Une étude de 2011 parue dans le New England Journal of Medicine montre que ce phénomène s’installe durablement après la fin du régime. Ainsi, les participants avaient suivi 10 semaines de régime à très basses calories et les hormones n’étaient pas revenues à leur niveau de base 1 an plus tard !

De plus, suite à une perte de poids causée par un régime restrictif, le corps diminue de façon importante la dépense énergétique, ce qui favorise bien entendu une prise de poids (puisqu’à apport égal, le corps brûlera moins de calories).

 

 

Quand l’appétit est déréglé

 

L’autre problème des régimes restrictifs est le problème même de l’idée de restriction. En effet, le surpoids et l’obésité sont fréquemment liés à un dérèglement de l’appétit. Cela peut être dû à un dysfonctionnement du circuit de la récompense, à un manque de dopamine, etc.

Ainsi, lorsqu’il y a un dérèglement de l’appétit, cela crée une difficulté à résister aux pulsions alimentaires et à la frustration. Suite à un régime restrictif où on s’interdit des aliments et on crée de la frustration, le risque est bien naturellement de craquer !

Important : ce n’est donc pas juste une question de « mental », de « volonté » mais bien un dérèglement physique. Alors n’écoute pas les c*ns et ne te flagelle pas, c’est normal que changer ses habitudes alimentaires soit difficile dans ce contexte là !

Inutile de dire que ce n’est pas comme ça qu’on risque de rétablir un équilibre sain…

 

 

Mais alors comment faire ?

 

La prise en charge du poids doit se faire de façon holistique, c’est à dire globale.

On prendra donc en compte :

  • la qualité de l’alimentation, en favorisant au maximum des produits bruts, frais, non transformés, en mangeant varié, savoureux, coloré…
  • ta relation à la nourriture : plaisir de manger et sérénité vs culpabilité et restriction,
  • la sensation de faim : apprendre à écouter tes propres besoins,
  • les facteurs de stress, la qualité de ton sommeil, ton hygiène de vie en général,
  • les conditions de prise des repas : mastiquer, manger en pleine conscience, éviter les distractions et les contrariétés…
  • les émotions et chocs qui ont pu impacter ton poids,
  • l’activité physique,
  • etc.

 

 

Et toi, quelle est ta relation à ton corps ? As-tu déjà fait des régimes ?

Si tu souhaites perdre du poids de manière plus saine et durable mais aussi retrouver une relation plus apaisée à ton alimentation et à ton corps, tu peux me contacter. Je serais ravie de t’accompagner !

 

 

Sources :
– Mes cours

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4766925/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22029981
https://edinstitute.org/paper/2015/6/13/gaining-weight-despite-calorie-restriction

 

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2 thoughts on “Pourquoi les régimes ne servent à rien”

  1. Ma relation à mon corps n’est pas encore parfaite je trouve que j’ai quelques kilos superflus à perdre enfin plus qu’une affaire de kilos, c’est plus avoir une silhouette plus ferme et dynamique. Pour cela, je ne fais pas de régime et j’en ai jamais fait. L’idée de restriction ne paraît vraiment malsaine et source de frustration. Du coup j’essaie de manger plus équilibré à chaque repas et si j’ai un petit creux je prend généralement un fruit même si parfois je me laisse tenter par une boule de glace. Et je m’accorde aussi des plaisirs ça m arrive au petit déjeuner de manger une viennoiserie mais d’une façon générale j’ai diminué le sucre et le gras (le mauvais pas le bon). Puis surtout j’ai appris à écouter mon corps à ne plus finir mon assisté à par gourmandise ou par politesse (je mets les reste de côté pour le prochain repas et voima aucune culpabilité). Et enfin j’ai repris le goût au sport puis j’essaie d’être plus zen en accord avec mes émotions. Avec ces différents points je perds moins vite qu’un régime mais à long terme j’ai quand même perdu et surtout je me sens bien dans ma tête j’ai pas l’impression de m’être forcé. Voilà pour mon expérience ?

    Bonne journée

    1. Très beau témoignage, merci ! Et bravo pour ce parcours et ta relation saine et bienveillante à l’alimentation. C’est super d’arriver à écouter ton corps et tes émotions comme tu le fais 🙂

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