Les super aliments sont à la mode depuis pas loin d’une dizaine d’années en France, part de cette tendance du « healthy » qui avant envahissait les blogs et maintenant Instagram.

Mais as-tu vraiment besoin de baies de goji, de maca, d’açaï, de sel rose de l’Himalaya ou encore de cacao cru pour être en bonne santé ? Je te le dis tout de suite : Non !

 

Des produits pas toujours écoresponsables

 

La pollution due au transport et à la culture

 

Nombre de ces produits viennent de très loin et avec le boom de la demande en super aliments sont importés en masse. Cela signifie qu’ils ont une empreinte carbone catastrophique, surtout quand on choisit des marques qui transportent leurs produits par avion. De plus, des produits qui viennent de loin sont des produits moins frais, donc qui perdent une partie de leurs nutriments.

De plus, leur culture peut nécessiter énormément d’eau, participer à la déforestation (avocats par ex.) ou encore nécessiter énormément d’engrais et de pesticides (baies de goji par ex.). Bref, nombre de ces produits sont tout sauf écolo…

 

Des conséquences sociales désastreuses

 

Nombre de produits cultivés localement et de manière traditionnelle dans certaines pays producteurs ont vu une augmentation considérable de leur prix à cause de l’explosion de la demande. Ainsi, les populations locales n’ont plus accès à des aliments qui ont toujours fait partie de leur régime. Souvent, on constate en parallèle de cela une augmentation de la consommation de produits raffinés et industriels, qui eux sont économiques. Ces populations et leur territoire souffrent aussi de conséquences diverses : exploitation des travailleurs, pollution, déforestation, violence, etc.

C’est le cas par exemple du quinoa en Amérique du Sud, des avocats aussi, pas forcément vus comme des superaliments mais très présents dans la mode healthy.

 

Vérifier l’origine des produits et l’éthique des marques

 

Baies de goji labellisées bio mais bourrées de pesticides, sel rose dit « de l’Himalaya » qui vient du Pakistan, ultra transformé et récolté par des travailleurs exploités (clic), avocats qui enrichissent des cartels au Mexique…

Quand on achète des produits, mieux vaut savoir d’où ils viennent et comment ils ont été cultivés.

Attention aussi à bien lire les étiquettes. Certains fruits contiennent des sulfites pour garder leur couleur vive et les conserver, certains ont des sucres ajoutés…

 

Privilégiez des marques européennes, qui travaillent en bio, en circuit court avec une véritable relation aux producteurs, et qui veillent aux conditions de travail dans les exploitations dont leurs produits sont issus. Vérifiez aussi si les produits sont importés par bateau ou par avion et si les emballages sont durables ou si ils utilisent des plastiques et autres matières polluantes.

 

 

Marketing, des bienfaits parfois exagérés

 

Exagérations et mensonges

 

Etudes pas toujours rigoureuses, conflits d’intérêt, légendes marketing sur un produit qui proviendrait d’endroits préservés, allégations santé totalement exagérées et basées sur pas grand chose…

Pour donner un exemple, les vendeurs d’açai insistent beaucoup sur l’indice ORAC de ce fruit pour mettre en avant son pouvoir antioxydant. Cependant, si on regarde la teneur en antioxydants totale dans divers fruits, la myrtille, l’orange, la fraise ou encore le raisin sont plus intéressants.

Autre exemple, le sucre de fleur de coco est vendu comme un super sucre avec un indice glycémique de seulement 35. Le seul problème ? Cet indice glycémique a été calculé par le ministère de l’agriculture des Philippines et n’a pas de sens si on regarde la composition chimique de ce sucre. Des recherches indépendantes estiment un IG de 54, qui semble bien plus proche de la réalité. Ce sucre reste intéressant par rapport à du sucre blanc car il contient pas mal de minéraux, mais il n’a rien du produit exceptionnel vanté ça et là.

Si un produit t’est vendu comme produit miracle, déjà, grosse méfiance ! Aucun aliment ne protège à lui seul du cancer ou ne va guérir une maladie chronique ou encore te faire retrouver toute ton énergie ou bien perdre du poids. Ça n’existe tout simplement pas.

 

Des nutriments présents ailleurs

 

Les super aliments sont censés être particulièrement riches en nutriments divers, fréquemment vitamines, minéraux et antioxydants. Cependant, ces nutriments sont présents dans énormément d’aliments présents localement et bien plus économiques.

Une alimentation riche en fruits et légumes frais variés et colorés t’apportera tout autant de vitamines et d’antioxydants.

Tu trouveras aussi beaucoup de vitamines, minéraux et tout plein de nutriments intéressants dans de nombreux aliments : les herbes (fraîches, sèches ou surgelées) et épices bio, l’œuf, les fruits de mer, les abats, le sarrasin, le petit épeautre, les légumineuses, les huiles vierges et première pression à froid, les oléagineux et noix, etc.

 

 

Super aliments, des alternatives locales

 

Si tu manges suffisamment varié et de qualité, donc, tu n’as pas besoin de superaliments. Cependant, je concède que parfois il est difficile de manger sain à tous les repas, qu’on a moins accès à des produits de qualité selon où on se trouve et son budget, que le stress et notre vie hyper active bouffent nos réserves… et qu’un petit coup de boost peut aider parfois à retrouver plus de vitalité, une meilleure immunité et plus de bien-être.

De plus, il y a de plus en plus de flexitariens, végétariens, végétaliens et vegans et des aliments riches en protéines, zinc & cie sont bien utiles pour être sûr de couvrir ses besoins.

Voici donc quelques idées de superaliments locaux.

 

Pollen frais

 

C’est mon petit chouchou. Le pollen frais est particulièrement riche en antioxydants, mais aussi en protéines, fer, minéraux variés, vitamines, oligoéléments, fibres et a un petit effet probiotique. Comme tous les produits de la ruche, il est intéressant pour une bonne immunité. Attention à bien choisir des pollens français de marques sérieuses.

On trouve différents pollens, avec des compositions nutritionnelles qui varient et s’adaptent ainsi aux besoins de chacun : personnes en stress chronique, sportifs, végétariens, préparation à la grossesse, personnes fragiles et dévitalisées…

C’est un aliment que je recommande souvent en cure à mes clientes, d’autant qu’il est plutôt économique au regard de ses bienfaits.

Attention cependant, de rares personnes ne le supportent pas bien. Je conseille de tester une pelote sur la langue et de ne pas en consommer si cela provoque picotements, gonflement ou tout autre désagrément.

 

Germe de blé

 

Le germe de blé est une façon très simple d’enrichir son alimentation, particulièrement pour sa richesse en vitamines du groupe B, dont on a de plus en plus tendance à manquer. Il suffit d’en ajouter une cuillère sur ses assiettes, une fois par jour.

Son goût très doux lui permet de se marier aussi bien à du sucré qu’à du salé.

 

Ortie

 

Cette plante dont on parle peu et qu’on connaît surtout pour les mauvais souvenirs d’enfance qu’elle peut évoquer (lève la main si toi aussi tu es déjà tombée dans des orties avec les jambes nues, un moment toujours très fun…) est pourtant un petit trésor !

En effet, l’ortie est :

  • facile à trouver et économique,
  • reminéralisante et revitalisante,
  • protectrice du système digestif et dépurative,
  • idéales pour les personnes qui ont tendance à l’anémie,
  • anti-allergique…

Pour tout savoir sur l’ortie, je te conseille ce super article très complet.

 

 

D’autres idées

 

  • je l’ai déjà dit, mais avant tout on trouve des nutriments dans les légumes et fruits frais, bio et colorés. En variant les couleurs, tu varies les types d’antioxydants. Avec les beaux jours, vive le retour des fruits rouges et baies, nos superfruits locaux !
  • les graines germées, dont l’alfalfa, sont une super source de nutriments variés, économiques, faciles à faire chez soi et très digestes,
  • les graines de courge sont des alliées aussi bien des femmes par leur apport en zinc et sélénium bien utiles à la thyroïde (le nombre de femmes en hypothyroïdie étant en constante augmentation) que des hommes car elles sont bonnes pour la prostate,
  • les graines de chanvre et l’huile de chanvre ont aussi de nombreux bienfaits,
  • petit point quinoa pour préciser qu’on commence à en trouver du local, un bon moyen de bénéficier de ses avantages nutritionnels sans problème éthique,
  • les amandes, riches en magnésium et tryptophane,
  • la spiruline, vendue par de nombreux petits producteurs français, particulièrement intéressante pour les sportifs et VG car riche en protéines et fer. Par contre, côté goût, faut avoir envie…,
  • la levure de bière, très riche en protéines, vitamines du groupe B, minéraux…,
  • le miel et les autres produits de la ruche…
    Et j’en oublie sûrement.

Bref, on a plein de trésors chez nous aussi ! 🙂

 

 

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2 thoughts on “Super aliments, marketing vs écologie”

  1. Super article, vraiment intérréssant ! Une alimentation locale et varié resteras toujours le mieux pour nous et pour l’environnement ;p

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