Travaillant principalement avec des femmes entre 20 et 40 ans, les troubles du cycle sont un motif de consultation très fréquent : SOPK, douleurs de règles, syndrome pré-menstruel… Dans cet article, je te donne les bases pour t’aider à gérer toi-même au quotidien les petits désagréments que tu peux rencontrer avant et pendant tes règles.
Je commence par une précision importante : si tu es sous pilule, rien de tout cela ne te concerne. Les saignements qui ont lieu quand tu interromps ta pilule ne sont pas des règles, la pilule stoppant le fonctionnement de ton cycle menstruel. Si tu as des symptômes anormaux ou désagréables sous pilule (saignements en continu par exemple), je te conseille de vérifier cela avec ton médecin ou gynécologue.
Quelques causes possibles de dérèglements
Les troubles hormonaux ont de nombreuses causes possibles, pas encore totalement définies.
- Le foie, censé dégrader certaines hormones, ne fonctionne pas toujours de façon optimale. Le corps peut alors se retrouver avec un excès hormonal.
- Les troubles peuvent parfois aussi venir d’un problème plus central, un dérèglement au niveau des glandes endocrines (celles qui sécrètent les hormones). Ainsi, une pathologie de la thyroïde ou encore un problème au niveau de l’hypophyse peuvent impacter le bon déroulement de ton cycle.
- On parle aussi de plus en plus de l’importance des perturbateurs endocriniens, très présents dans notre environnement. Molécules synthétiques qui agissent comme des hormones, ils s’accumulent dans le corps et peuvent perturber en profondeur le fonctionnement de notre organisme. On les trouve dans les aliments transformés, les plastiques, la pollution de l’air, les peintures et vernis, les cosmétiques conventionnels, la pilule, etc.
- Des carences alimentaires, le stress, un trauma, une grosse fatigue, un sous-poids… sont aussi d’autres facteurs possibles.
Quelles que soient les causes, en agissant sur l’alimentation, les habitudes de vie, l’exercice physique… On peut arriver à mieux gérer la situation, voire retrouver des cycles réguliers et sans histoires.
Si tu souffres de règles particulièrement douloureuses qui ne sont pas forcément calmées par les anti-douleur classiques, consulte un gynécologue. Tu pourrais être atteinte d’endométriose, maladie gynécologique qui touche près d’1 femme sur 10.
Les mesures dont je parle ici ne suffiront alors probablement pas. N’hésite pas à me contacter pour des conseils plus personnalisés.
L’importance de l’alimentation
L’alimentation actuelle est souvent à la fois trop riche (excès de mauvais sucres et mauvais gras) et trop raffinée, carencée en nutriments car de mauvaise qualité.
Protéines et bons gras
Pour produire les hormones sexuelles, une des bases est de consommer suffisamment de protéines et de bons gras. Penses-y si tu as de petits soucis de cycle : consommes-tu assez de ces aliments ?
Une absence de règles peut aussi être liée à certaines carences ou à un sous-poids (le corps a besoin de gras pour produire les hormones).
Pour les protéines, ne pense pas que viande et poisson : œufs, fromage, soja, sarrasin, quinoa, spiruline, amarante, alliance céréales/légumineuses… Les possibilités sont nombreuses.
- Si tu manges des produits animaux et tu n’as pas de grosse sensibilité intestinale, diminuer les protéines animales au profit des protéines végétales permet d’ajouter des fibres et minéraux à tes repas.
- Si tu es végéta*ienne, je te conseille fortement d’avoir une portion de protéines à tous les repas. En théorie, tu n’es pas obligée. Dans les faits, je vois trop souvent des vg et veganes avoir une alimentation très déséquilibrée, qui aboutit à des troubles hormonaux.
Pour les bons gras, pense amandes et autres oléagineux, huiles vierges première pression à froid (olive, noix, colza…), avocat, beurre frais, ghee, huile de coco, petits poissons gras…
Qualité et nutriments importants
Un autre élément très important est le magnésium, qui diminue le stress et a montré dans plusieurs études avoir un effet positif en cas de règles douloureuses et de syndrome pré-menstruel. Retrouve mon article sur le magnésium ici.
Pour diminuer l’inflammation, pense aux omega 3 (petits poissons gras : sardines, maquereau, foie de morue, truite, anchois… Si tu ne consommes pas de poisson, ajoute régulièrement de l’huile de noix ou chanvre vierge à tes assiettes), aux légumes et fruits frais de saison, aux aliments à IG bas, aux protéines végétales… Bois aussi suffisamment d’une bonne eau.
A l’inverse, il vaut mieux diminuer alcool, friture et café, les excès de sucre, lait et gluten, les aliments ultra transformés.
Les plantes et HE à ton secours
Huiles essentielles
- L’HE de ciste ladanifère, pour les règles trop abondantes : masser le ventre avec un mélange 50/50 dans une huile végétale (noisette, sésame, noyau d’abricot…) ;
- L’HE de camomille noble (va aussi relaxer le système nerveux) ou d’estragon (antispasmodique et calmera la douleur), pour les douleurs : masser le ventre avec un mélange 50/50 dans une huile végétale (bourrache ou noisette, sésame, noyau d’abricot…) ;
Attention, n’utilisez pas ces HE chez les enfants de moins de 6 ans et les femmes enceintes. Réservez les HE à une utilisation ponctuelle.
Plantes
Une infusion d’achillée millefeuille ou encore une décoction d’alchemille t’aidera en cas de règles douloureuses et de spasmes.
Il existe aussi des plantes qui régulent le cycle menstruel. Choisir la plante appropriée dépendant de nombreux facteurs, il vaut mieux voir cela avec un pro (phytothérapeute, naturopathe…). Je peux t’accompagner dans le suivi naturel des troubles hormonaux, en complémentarité avec ton médecin.
Règles et bien-être
Suivre ton cycle
Il existe des théories qui disent que notre cycle est divisé en 4 phases :
- La période des règles, le début du cycle, est une phase contemplative, une phase de calme, de repli sur soi. On conseille pendant cette période de se reposer, prendre soin de soi. C’est du coup un bon moment pour prendre du recul sur les choses, noter des idées, des objectifs, des réflexions.
- La phase qui suit les règles est une phase où hormones et énergie remontent. On a de l’enthousiasme, de l’énergie, du dynamisme. C’est une période d’action : travail, sport, aller de l’avant…
- Suite à cela, l’ovulation est une phase où tu rayonnes, où tu ressens ta sensualité mais aussi de l’empathie et une envie d’aider les autres. C’est une bonne période pour passer du temps avec tes proches et rencontrer des gens nouveaux, pour exprimer ta créativité aussi.
- La phase qui précède les règles est une phase de trop plein d’énergie, qui peut se manifester par de l’agitation, de la colère, de l’hyperactivité mentale… C’est une phase dans laquelle il vaut mieux préparer la suite que passer à l’action. Tu peux par exemple écrire tes idées, tes ressentis, tes émotions. Cela aide à mettre les choses au clair.
Evidemment, nous sommes toutes différentes. Mais je t’incite à écouter ton corps et ses besoins et à être indulgente avec toi-même quand tu es dans une phase où tu te sens… plus fatiguée, moins efficace, triste, en colère, etc.
Par exemple, je ressens personnellement que pendant mes règles j’ai un gros besoin de plus de douceur et de sommeil. Mes séances de yoga sont plus courtes, plus douces aussi. En revanche, pas de repli, c’est toujours pour moi une semaine de sociabilité et de rencontres.
Et à ton avis, dans quelle phase ai-je écrit cet article ? 🙂
Pour en savoir plus, 2 sites qui décrivent les phases de façon assez sympa : chez Art-mella ou ici. Je ne l’ai pas lu, mais on m’a aussi recommandé le livre Lune Rouge, de Miranda Gray.
Recharger ton énergie
La fatigue et le stress ont un impact importants sur les règles. Un simple coup de stress peut dérégler des cycles par ailleurs très réguliers. Il est donc important de prendre soin de soi et de son énergie.
L’activité physique régulière participera au bon déroulement de ton cycle. Si tu en profites pour prendre le soleil, c’est encore mieux. Cela te permettra de produire ta vitamine D, qui joue directement sur l’énergie et le moral, et t’aidera aussi à mieux fixer le calcium, lui aussi nécessaire.
La fatigue peut aussi être un signe que tu manques de vitamines ou minéraux nécessaires, parmi ceux cités plus hauts ou non. Une alimentation et un sommeil de qualité t’aideront.
Pour mieux gérer le stress, le magnésium est important. Tu peux aussi pratiquer respiration, relaxation, sophrologie, yoga, te faire masser…
L’astuce en plus
Pour finir, tout simplement : une bouillotte chaude sur le ventre ou le bas du dos sera très utile pour te soulager en période de douleur !
Pour finir cet article, je voulais insister sur un point : tout au long de chaque cycle, prends le temps de prendre soin de toi. Ecoute les signaux de ton corps, ralentis si tu en ressens le besoin, sans culpabilité. Les règles font partie de notre vie chaque mois pendant une large partie de notre vie, alors autant les vivre au mieux !
J’ai beaucoup aimé ton paragraphe « suivre ton cycle ». J’ai arrêté la pilule il y a un an, après 17 ans de prise ( …) et je redécouvre mon corps. C’est fascinant d’être à son écoute, et particulièrement avant, pendant, et juste après les règles, c’est un moment important que j’accueille malgré quelques douleurs et désagréments. Je suis ravie que les règles soient désormais sur le place publique, que l’on puisse en parler si ouvertement. Joli article 🙂
Merci ! Oui, j’avais vécu ça aussi il y a quelques années quand j’avais arrêté la pilule, quelle libération ! J’ai la chance d’avoir des règles assez faciles à vivre mais je suis toujours fascinée par les messages que m’envoie mon corps juste avant, ou encore au moment de l’ovulation, qui font que je sais souvent exactement où j’en suis dans mon cycle sans avoir besoin de regarder mon appli de suivi.