Tes règles sont irrégulières et tu te demandes pourquoi ? Plusieurs causes sont possibles, et je vais détailler les principales ici, pour t’aider à mieux comprendre tes cycles.

Il est important de noter qu’à l’adolescence il est normal que les cycles soient irréguliers. Lors des premières règles, le processus se met en place, et cela prend un peu de temps, de quelques mois à quelques années.

Je précise aussi que la pilule ne régule pas les cycles. En effet, sous pilule, tu n’as pas de règles, seulement des saignements de privation lors de la semaine d’arrêt. Elle masque les signes de déséquilibre et te permet de savoir quand les saignements vont tomber, mais elle ne corrige pas les troubles, qui reviennent donc quand on l’arrête.

 

Comment on définit des règles irrégulières

La durée normale des règles est considérée comme étant environ de 25 à 35 jours. Si tu as fréquemment des cycles hors de cette norme et si tu vois des variations de plus de 5 jours d’un cycle à l’autre, alors tu as probablement des cycles irréguliers. A l’inverse, si selon tes cycles ça varie par ex. entre 27 et 29 jours, ou 28 et 31 jours, c’est une variation totalement normale.

Après, si tes cycles font fréquemment moins de 27 jours ou plus de 33, ça a beau être considéré comme rentrant dans la norme, il y a souvent déjà un petit déséquilibre (les cycles à tendance courte sont souvent accompagnés d’un fort SPM et signe d’un manque de progestérone, les cycles à tendance longue peuvent être liés aux causes que je vais citer ici).

Mais alors, pourquoi tes cycles sont irréguliers ? C’est avant tout un problème d’ovulation : en gros, soit les follicules (en simplifiant : cellules qui maturent puis libèrent un ovocyte, qui devient ensuite si tout va bien un ovule) ne se développent pas correctement et le corps n’arrive pas à ovuler, soit le cerveau bloque ou retarde l’ovulation pour diverses raisons.

Je vais citer ici les causes vraiment courantes, celles que je vois en général au cabinet, mais ce ne sont pas les seules. Il est important de faire un bilan avec un gynéco ou un endocrino pour qu’ils puissent poser un diagnostic.

 

le SOPK

Le SOPK, syndrome des ovaires polykystiques, est caractérisé par un excès d’androgènes (hormones « mâles »), une absence ou irrégularité d’ovulation et un problème de croissance des follicules.

En plus de causer des cycles trop longs ou très irréguliers, voire une absence de règles, d’autres symptômes sont généralement présents : acné de l’adulte, pilosité excessive, perte de cheveux, résistance à l’insuline et de ce fait souvent une tendance à prendre facilement du poids.

Comment le repérer ?

On le reconnaît donc fréquemment au fait que les cycles très longs ou l’absence de cycle sont accompagnés des signes d’un excès d’androgènes : de l’acné, trop de poils, une tendance à la chute de cheveux, parfois un surpoids.

Comme je l’avais mentionné dans un précédent article, il est malheureusement fréquent qu’un SOPK soit diagnostiqué sans réellement investiguer plus dès qu’il y a un problème d’ovulation, alors que le problème est dans certains cas une aménorrhée hypothalamique.

 

 

Quand l’hypothalamus bloque le processus

L’aménorrhée hypothalamique fonctionnelle peut parfois être confondue avec le SOPK dans ses symptômes (cycles très longs ou absence de règles surtout), mais n’a pas du tout les mêmes causes.

Quand le corps rencontre un stress trop intense, l’hypothalamus, une partie du cerveau, se met en quelque sorte en mode “survie” pour éviter un risque de grossesse, celle-ci demandant beaucoup d’énergie au corps. L’ovulation, le processus de reproduction, sont alors stoppés.

Mais alors quelles sont les causes qui peuvent être un tel stress pour le corps ?

Principalement, il y en a 3 : une sous-alimentation ou certaines carences, trop de stress, mais aussi l’excès de sport.

Comment le repérer ?

Contrairement au SOPK, il est rarement accompagné de signes d’excès d’androgènes, l’absence de règles ou des règles très irrégulières étant le signe principal (mais l’acné peut être présente aussi). Il est plus souvent présent chez des personnes très minces ou qui ont très peu de masse grasse, mais pas nécessairement, car trop peu manger peut aussi diminuer le métabolisme et donc causer une prise de poids. Hors bilan hormonal, on peut facilement le suspecter si tu fais énormément de sport/du sport très intense, si tu as tendance à faire des “sèches”, si tu manges peu ou très “healthy” ou en réduisant/éliminant certaines catégories d’aliments (que ce soit gras, féculents, ou autres), si tu ne fais pas assez attention à tes apports en protéines (que tu sois vg, vegan ou omni). Tu peux aussi soupçonner que c’est l’hypothalamus qui est responsable si tu avais des cycles réguliers avant, et qu’ils sont devenus irréguliers suite à un excès de stress (stress aigu trop intense ou stress chronique sur une longue durée), un choc émotionnel, une fatigue extrême, un burn out, etc.

 

 

Et si c’était la périménopause ?

La ménopause n’arrive pas d’un seul coup à la cinquantaine. Petit à petit, à partir de 35-40 ans en gros, les cycles évoluent. Au début, vers 35 ans en gros (mais c’est très variable d’une personne à l’autre), les cycles peuvent avoir tendance plutôt à raccourcir et le flux à s’alléger. Les capacités d’ovulation vont ensuite diminuer avec le temps, et les cycles peuvent alors se rallonger et devenir irréguliers, avant l’arrêt total des règles qui signifie la ménopause.

C’est un phénomène totalement normal et inévitable, dont seul l’âge varie.

Comment la repérer ?

Au niveau médical, une FSH très élevée est un signe de début de transition vers la ménopause. Mais avant même de confirmer cela avec ton médecin, tu peux penser si tu as plus de 40 ans, que tu n’as pas vécu d’événement particulier et que tu n’avais pas de problèmes de cycles irréguliers avant, qu’il y a des chances que la cause de l’apparition de cycles irréguliers soit la périménopause. Sauf si c’est accompagné d’autres signes qui peuvent évoquer une pathologie, par ex. une hypothyroïdie.

 

 

Mais alors, comment on gère ?

La première chose essentielle est de comprendre la ou les causes du déséquilibre. Faire un bilan avec un médecin permet de voir les déséquilibres hormonaux en présence et obtenir un diagnostic.

En naturopathie, on passe ensemble 1h30 à 2h, afin de faire un bilan détaillé de ton hygiène de vie et comprendre comment tu fonctionnes. Cela permet de faire le point, afin de mettre en place des habitudes qui te permettront de soutenir ton équilibre hormonal. Les conseils précis seront différents selon la cause, mais les domaines essentiels à soutenir sont la qualité nutritionnelle de ton alimentation, l’équilibre entre le mouvement et le repos, la réduction du stress et le soutien de l’émotionnel.

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