En cas d’absence de règles ou de règles très irrégulières ainsi que d’acné, il est fréquent d’obtenir un diagnostic de SOPK (syndrome des ovaires polykystiques), parfois uniquement sur la base d’une échographie. Or, cela peut entraîner des erreurs de diagnostic, qui peuvent aboutir dans certains cas à des conseils totalement contre-productifs.

 

Le diagnostic du SOPK

 

Le problème d’une échographie c’est qu’elle n’est qu’une image à un instant T. Et si elle montre une multitude de petits follicules, cela dit simplement que sur ce cycle là il y a des difficultés à ovuler. Il est par exemple normal de voir des ovaires « polykystiques » chez les adolescent.e.s, sous pilule / juste après l’arrêt de la pilule, mais aussi chez 20 à 30% des personnes menstruées en bonne santé, qui peuvent avoir ponctuellement des cycles anovulatoires.

Les recommandations officielles de diagnostic en France utilisent les critères de Rotterdam, qui diagnostiquent un SOPK si 2 critères sur 3 sont validés parmi :
– règles irrégulières (moins de 8 cycles par an ou cycles de plus de 45 jours) ou aménorrhée,
– hyperandrogénie présente à l’examen clinique ou au bilan hormonal,
– ovaires polykystiques à l’échographie.
En théorie, d’autres pathologies (hyperplasie congénitale des surrénales, syndrome de Cushing…) doivent être éliminées pour confirmer le diagnostic, mais cela n’est pas toujours fait.

Or, on vient de voir que l’échographie ne dit rien. Si on ajoute à ça le fait qu’il existe d’autres causes de règles irrégulières ou d’aménorrhée, ne considérer que 2 critères sur 3 n’est pas idéal pour diagnostiquer un SOPK, et des erreurs de diagnostic sont possibles.

Mais si ce n’est pas un SOPK, qu’est-ce que ça peut être ? Et pour toi, ça peut changer quoi ?

 

 

L’aménorrhée hypothalamique

 

L’aménorrhée hypothalamique fonctionnelle est une autre cause possible d’aménorrhée qui peut éventuellement être confondue avec le SOPK dans ses manifestations. En revanche, les causes et le traitement en sont très différentes.

Elle se manifeste quand l’hypothalamus décide de stopper l’ovulation face à un stress trop intense pour le corps. Le processus de reproduction, la grossesse, etc. demandent beaucoup d’énergie au corps, donc quand celui-ci sent qu’il ne peut pas mener tout cela à bout, le cerveau peut tout stopper pour privilégier les fonctions vitales.

Les grandes causes de l’aménorrhée hypothalamique peuvent donc être :

  • le fait de ne pas manger suffisamment (quantité / qualité nutritionnelle des repas),
  • l’excès de sport,
  • l’excès de stress.

Ce trouble apparaît fréquemment chez des personnes très minces, mais ce n’est pas forcément le cas. Il est possible de manger trop peu et d’avoir un poids moyen, voire un surpoids, car la sous-alimentation ralentit le métabolisme.

 

Manger que des légumes, c’est pas ça manger sain 😉

 

Le nœud du problème

 

Ici est le cœur du problème d’une confusion de diagnostic entre les deux : le SOPK est fréquemment lié à une insulino-résistance et parmi les mesures à mettre en place, les médecins recommandent fréquemment des mesures diététiques strictes, du genre limitation ou suppression des sucres et/ou des féculents (ce qui n’est pas toujours pertinent d’ailleurs, mais ce n’est pas le sujet du jour !).

A l’inverse, en cas d’aménorrhée hypothalamique, la mesure la plus importante est de manger plus. Les féculents, le gras, etc. doivent être augmentés afin d’arriver à retrouver un équilibre hormonal normal.

C’est un cas que je peux voir parfois en consultation.
L’archétype de ce trouble chez mes client.e.s est une personne qui a eu un diagnostic de SOPK par son médecin, vient me voir pour une aménorrhée et parfois aussi de l’acné, est très sportive et mange de façon très « saine », « healthy », « équilibrée » (selon ses mots).

Si cette description te parle, quelques questions à te poser :

  • Es-tu certain.e que tu manges assez ?
  • Combien de sport fais-tu par semaine ? Est-ce que tu te reposes aussi ? Est-ce que tu consommes assez de calories par rapport à ton niveau de sport ?
  • Es-tu fréquemment soumis.e au stress ou as-tu subi un stress très intense ?

Et si tu doutes, si tu te poses des questions, si tu penses avoir besoin d’aide/d’accompagnement autour de ton équilibre hormonal, tu peux m’écrire ou prendre RDV !

Belle journée <3

 

 

Sources utilisées pour l’article :

 

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