Motif de nombreuses consultations de naturopathie, l’endométriose est un sujet dont je parle si régulièrement que j’étais persuadée d’avoir déjà écrit un article dessus. Et puis j’ai réalisé il y a quelques semaines que non !
C’est donc le moment de réparer cette erreur.
L’endométriose est une maladie qui touche au moins une personne menstruée sur 10. Bien que découverte en 1860, elle reste encore mal connue et mal diagnostiquée, avec fréquemment des années d’errance médicale pour les personnes atteintes.
L’endométriose se caractérise par la présence de tissu semblable à celui de la muqueuse utérine (l’endomètre) en dehors de l’utérus. Ce tissu peut se développer sous la forme de lésions, d’adhérences et de kystes. La maladie peut atteindre plusieurs organes et l’on peut retrouver des lésions par exemple dans l’intestin, la vessie, les ovaires, etc.
Pour le moment il n’existe pas de traitement curatif, la seule solution médicale est la prise de la pilule ou d’un traitement hormonal afin de prévenir la progression de la maladie et réduire les symptômes. Dans certains cas, il est aussi nécessaire de passer par une opération chirurgicale pour enlever des lésions, ce qui aide à réduire les symptômes et améliorer la fertilité.
Symptômes et qualité de vie
L’endométriose peut parfois être asymptomatique mais présente en général une variété de symptômes. Les principaux sont la douleur, qui peut être située à divers endroits selon la situation des tissus endométriosiques, la fatigue, et les difficultés à concevoir.
- douleurs (ventre, dos, pelvis surtout) pendant et/ou hors des règles,
- douleurs lors des rapports sexuels (= dyspareunie),
- règles abondantes,
- troubles digestifs (diarrhée, maux de ventre, nausées, vomissements…),
- fatigue chronique,
- troubles de la fertilité
- troubles urinaires,
- difficultés à uriner/à déféquer et douleurs,
- etc.
L’endométriose affecte aussi considérablement la qualité de vie. La fatigue chronique et les douleurs sont souvent handicapantes au quotidien, au travail aussi bien que dans la vie personnelle, familiale, amicale, etc. Les dyspareunies affectent la vie sexuelle. Tout cela est aussi source de stress chronique et de troubles du sommeil.
Si tu te reconnais dans ces symptômes, je te recommande de consulter un.e bon.ne gynéco spécialiste de l’endo, afin de pouvoir poser un diagnostic et bénéficier d’un suivi adapté.
Par la suite, de nombreuses pratiques peuvent aider en complément, afin de soulager les symptômes et te sentir mieux au quotidien.
Les causes de l’endométriose
L’endométriose est multi-factorielle et son origine précise et son fonctionnement sont encore mal connus. Parmi les causes principales connues actuellement, on peut citer :
- une prédisposition génétique. Les chances d’avoir de l’endométriose sont multipliées considérablement lorsqu’une parente du premier degré en est atteinte (mère, sœur, etc).
- un déséquilibre du système immunitaire, démontré dans de nombreuses études. Certaines recherches actuelles examinent même le lien entre l’endométriose et les maladies auto-immunes (MAI) car il semble exister des comorbidités. Des études plus poussées sont requises pour voir si l’endométriose est un facteur de risque pour les MAI, une conséquence de celles-ci, ou si les deux types de maladies ont des mécanismes similaires qui fait qu’on les trouve facilement associées. Cette recherche ouvre la voie à la possibilité de découvrir différents types de traitements de l’endométriose que les traitements hormonaux actuels, du type immuno-modulateurs.
- l’inflammation. L’endométriose est une maladie inflammatoire.
- un déséquilibre hormonal entre oestrogènes et progestérone. On peut observer une dominance oestrogénique ou une hypersensibilité aux oestrogènes et parallèlement une résistance à la progestérone.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31260048/ : une méta-analyse de 2019 sur le lien entre endométriose et MAI
De nombreux facteurs de risque
L’endométriose est aussi associée à de nombreux facteurs environnementaux et aux habitudes de vie :
- les polluants et les perturbateurs endocriniens,
- la pilule contraceptive,
- l’alimentation,
- lien à l’inflammation digestive : l’endométriose cause des problèmes digestifs et les problèmes digestifs peuvent augmenter l’endométriose (l’intestin est le siège de l’immunité donc un déséquilibre du microbiote est néfaste pour l’immunité. L’inflammation digestive augmente l’inflammation globale, donc tout ce qui est douleurs)
- le stress,
- etc.
Concernant les facteurs environnementaux, éviter une exposition est bien évidemment impossible tant les perturbateurs endocriniens et polluants sont partout. L’exposition peut même se faire in utero. Par exemple, les générations issues de femmes qui ont pris du distilbène ont un risque plus important d’être atteintes d’endométriose.
En revanche, concernant les autres facteurs, la bonne nouvelle est qu’il est possible d’agir. De nombreuses méthodes peuvent accompagner l’endométriose en complément d’un suivi médical afin de retrouver une meilleure qualité de vie, soulager les symptômes, améliorer son bien-être si tu le souhaites.
Pour aller plus loin :
Des associations :
https://www.endomind.org/
https://www.endofrance.org/
A Lyon, on trouve des centres spécialisés dans le suivi de l’endométriose et de la fertilité, avec une équipe de gynéco et autres pros. Par exemple :
- CLE, Centre Lyonnais de prise en charge de l’endométriose, clinique Natecia,
- Service gynéco du CHU de Lyon Sud
- Programme Endomaîtrise, à la clinique du Val d’Ouest
Et dans le prochain article, nous verrons ce que la naturopathie peut t’apporter pour mieux vivre ton endométriose !